Nous avons profité de la présence de Mr T à Wuhan pour les vacances pour aller passer trois jours sur PingYao, à environ 600 kms au sud ouest de Pékin.
"Pourquoi PingYao ?" me direz vous... parce que cette ville est une des seules en Chine à avoir été préservée des démolitions et des restructurations massives et permet donc de découvrir une cité telle qu'elles se présentaient en Chine aux 17ième et 18ième siècles, et que nous avions donc envie de faire découvrir cela à notre jeune occidental de bientôt vingt ans.
Nous voici donc débarquant à PingYao après une heure d'avion et deux de voiture, et là je dois bien vous avouer que ce fut de loin ma plus belle découverte depuis notre arrivée en Chine et j'espère sincèrement que j'arriverai à vous en faire goûter les charmes...
Mais d'abord un peu de présentation s'impose...
Construite sous la dynastie Ming vers 1370, PingYao est une cité fortifiée entourée de remparts hauts de 10 m et longs de plus de 6 km. Les remparts sont faits de terre compressée recouverte de briques et de pierres et sont jalonnés de 72 tours de guet ainsi que de 6 portes. La ville et ses remparts ont été établis, dans la pure tradition de l'époque, suivant le plan d'une tortue symbole de longévité, les portes sud et nord représentant respectivement la tête et la queue; les deux portes ouest et les deux portes est, les quatre pattes. A l'intérieur de la muraille les rues se coupent de manière orthogonale à la façon des dessins de la carapaces autour de la tour centrale elle même construite sous la Dynastie Qing en 1688.
Les maisons et boutiques actuelles datent des 18ième et 19ième siècles et attestent de la prospérité de PingYao à cette époque.
PingYao connut son apogée à la fin du 19ième siècle. En effet la cité est également connue pour avoir été le berceau financier de la Chine des Qing (1644-1911). En 1823 Mr Li Daquan est un fabricant de pigments pour les teinturiers et a une entreprise plutôt florissante comme beaucoup dans la région. Cette dernière, n'étant pas très peuplée, utilise alors beaucoup de main d'oeuvre provenant de provinces avoisinantes. Et les routes n'étant pas très sûres, beaucoup de ces ouvriers se font attaquer sur le chemin qui les ramène en fin d'année dans leurs familles avec leur salaire annuel. L'entreprise de Mr Li possédant déjà plusieurs succursales disséminées dans ces régions, ce dernier décide, pour leur venir en aide, de mettre en place un système de chèques entre eux et l'entreprise afin qu'ils puissent voyager librement et récupérer leur argent une fois revenus chez eux. Devant l'engouement des commerçants et des particuliers il transforme sa société de pigments et fonde alors la première banque d'escompte de Chine: La RiShengChang. Cette banque prospérera pendant près d'un siècle avec plus de 50 succursales dans toute la Chine. Et comme en Chine quand quelqu'un a une bonne idée tout le monde la reprend, PingYao compta jusqu'à 22 banques à la fin du 19ième siècle ce qui lui valut le surnom de Wall Street Chinois. Cette prospérité cessa dans les années trente quand les activités financières furent reconcentrées sur Pékin et la jolie cité s'endormit...
Bien que dotée d'un très riche passé, c'est paradoxalement sa pauvreté qui plus tard permit la conservation de la cité. En effet, redevenue simple ville de province au 20 ième siècle et n'ayant alors plus beaucoup d'avenir économique, PingYao fut épargnée, d'abord par la guerre civile, puis par les grandes restructurations post révolution ainsi que par la fièvre immobilière plus récente ne présentant pas trop d'attraits pour les investisseurs.... Mais sa véritable sauvegarde revient à Ruan Ysan professeur d'urbanisme à l'université de Shanghai qui obtint en 1986 son classement comme "ville historique nationale" avant qu'elle ne soit inscrite au patrimoine mondiale de l'humanité par l'UNESCO en 1997.
Et maintenant que vous savez (
presque) tout sur PingYao, je vous invite à nous suivre dans ses rues, par contre n'oubliez pas votre parapluie car malheureusement le temps est à la pluie ...
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les remparts et la porte sud |
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le passage des charrettes a laissé ses empreintes dans les dalles.... |
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la ville vue des remparts |
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vue sur la tour centrale |
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il y a 72 tours de guets comme celles ci |
Descendons des remparts et partons dans les rues....
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la tour centrale |
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la banque RiShengChang (prospérité et soleil levant) |
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une des cours de la banque |
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les clients prestigieux de Mr Li dans les meubles d'époque (les meubles pas les clients ...) |
Ci dessous un exemplaire des chèques émis par la banque. Ce système avait plusieurs sécurités: écriture manuelle du seul personnel qualifié pour cela, sceau personnel, papier très particulier et surtout une inscription dans chaque coin dissimulée à la vue par un procédé ingénieux: le chèque était en fait fait de trois couches de papier, celle du milieu portant ces fameuses inscriptions tracées à l'aide d'un produit chimique (
là j'avoue je ne me souviens plus de quoi il s'agit...) invisibles à l'oeil nu mais dévoilées à la chaleur. Ensuite le chèque était coupé en deux parties et pour récupérer l'argent les deux parties présentées devaient correspondre en tous points.
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un fabricant de pinceau en poil de (??) |
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tout comme Lijiang, PingYao se transforme en marché touristique |
Le lendemain, le soleil étant enfin au rendez vous, je me suis levée à l'aurore pour arpenter les rues tranquillement
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une des cours de notre hôtel |
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notre hôtel... pour la petite anecdote: Valery Giscard d'Estaing et son épouse y ont dormi en 2002.
Ils sont en photo parmi d'autres personnalités plus locales |
Quand on s'éloigne du centre, les maisons deviennent plus... pittoresques
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retour vers la tour de la ville |
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un autre hôtel très typique, (peut être) sûrement pour une prochaine fois |
Et qui je croise au détour d'une rue??? MCT levé tôt également mais pas pour les mêmes raisons....
Le soleil est déjà haut sur PingYao, il est temps de partir....mais je reviens très vite vous parler de ce que nous avons vu aux alentours et alors là..... pour moi le top du top !!
A très vite...
bon 3eme essai pour mettre un comment !!! avant d'en écrire plus, je teste !
RépondreSupprimerok, donc cela ne marche pas sur l'ipad, mais sur un micro, ça va !
RépondreSupprimertout cela pour dire que c'est très très beau ! j'aime beaucoup, c'est un vrai voyage dans le temps !.....pour les photos du matin sont topissimes vus que tu n'as pas de pimpin pour lambiner devant ton objectifs (enfin sauf ce coureur occidental que je vois de temps en temps sur les photos...lol ).
pour les poils, je tente ma chance : ragondin ou rataupe non ?? bon j'espère juste qu'ils ne cuisinent pas la viande après que la bête soit dépecée ! bises, excellent boulot Mme la bloggueuse !
Merci Odile, contente de voir que ça plait....pour la bêbête cela me semble plutôt petit pour un ragondin, rataupe connais pas ^^, en même temps je sais qu'ils font des pinceaux avec les poils de toutes sortes de bêtes, même avec des moustaches de souris et des premiers cheveux d'enfants ...on va arrêter là les spéculations, hein !! bises
Supprimer做得好
RépondreSupprimermerci pour les infos et les photos bien sur
merci à Thomas pour cette belle expédition
Bisous